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Une importante année en perspective au Port de Québec

2 février 2012 | Gilles Levasseur

Une importante année en perspective au Port de Québec
Ayant totalisé près de 29 millions de tonnes de marchandises transbordées, le Port de Québec a connu une année record en 2011, s’offrant une hausse de 18 % – l’une des plus importantes au pays – par rapport à l’exercice précédent. Dans la foulée, 2012 s’annonce prometteuse, alors qu’une cinquantaine de millions de dollars d’investissements sont au menu, du jamais-vu depuis l’aménagement du secteur de Beauport dans les années 60. Des projets qui ne sont pas étrangers aux retombées attendues du Plan Nord…



Éliane Bouchard, survivante d’un lymphome; Sarah-Maude Tremblay, victime d’un accident de motoneige; et la famille Baldwin, à la mémoire d’Isabelle Giguère, ont ému les invités du Bal par leurs témoignages. Ils sont en compagnie de Marie-Claude Paré, Fondation du CHU de Québec. © Marie-France Dorval

Au terme de sa première année à titre de président-directeur général, Mario Girard attribue à la vaste expertise des principaux partenaires et opérateurs du Port les résultats très positifs obtenus en 2011. « L’étendue des connaissances, de même que le nombre d’années d’expérience des différents intervenants constituent assurément l’une des forces principales de la communauté maritime de Québec », précise-t-il. Quatre terminaux ont notamment enregistré la meilleure performance de leur histoire, reflétant la croissance soutenue que connaît le secteur maritime à l’échelle mondiale; il s’agit de IMTT-Québec, Ultramar, Béton Provincial et Arrimage du Saint-Laurent, cette entreprise ayant terminé l’année avec une hausse de 45 % par rapport à 2010.


Investir autrement

L’annonce des projets de 2012 traduit la décision de la direction de faire les choses autrement. « En 2011, nous avons examiné, avec nos partenaires et opérateurs, de nouvelles méthodes créatives de financement, explique M. Girard. Il nous incombe donc de trouver des façons de sélectionner et de configurer des projets qui s’autofinancent ou qui comportent une participation majoritaire du secteur privé. Nous continuons toutefois d’entretenir d’excellents rapports avec les différentes instances gouvernementales, qui connaissent bien notre situation et travaillent de concert avec nous afin d’optimiser différents types de scénario en termes d’investissements. »


Les installations portuaires de Québec sont bien intégrées dans le décor urbain et plusieurs contribuent à l’embellissement ou à la mise en valeur de la ville.
Les installations portuaires de Québec sont bien intégrées dans le décor urbain et plusieurs contribuent à l’embellissement ou à la mise en valeur de la ville.

Le Port de Québec, avec ses 15 mètres de tirant d’eau à marée basse, peut accueillir des navires océaniques de 150 000 tonnes de port en lourd.
Le Port de Québec, avec ses 15 mètres de tirant d’eau à marée basse, peut accueillir des navires océaniques de 150 000 tonnes de port en lourd.

La cinquantaine de millions prévue cette année – dont des investissements impliquant l’Administration portuaire de Québec (APQ), Bunge du Canada ltée, Arrimage du Saint-Laurent et IMTT-Québec inc. – couvre les besoins les plus pressants. De cette somme, le Port de Québec consacrera 10 millions de dollars à l’entretien et à la mise à niveau de certains quais. En juin dernier, M. Girard avait évalué à 150 millions de dollars le coût de modernisation des infrastructures portuaires, dont environ 40 millions de dollars au cours de la prochaine décennie, rien que pour parer au plus pressé. Également, l’APQ investira, conjointement avec les partenaires cités plus haut, plus d’une quarantaine de millions de dollars afin d’optimiser les installations en place pour chacun des terminaux concernés. De plus, environ 250 millions de dollars devront être engagés à plus long terme dans de nouveaux projets de développement du port, étant donné la croissance anticipée.


L’équipement ultramoderne et de haute technologie dont s’est doté le Port de Québec, en collaboration avec ses partenaires et opérateurs de terminaux, permet de maximiser l’efficacité des opérations. Le transbordement de 125 000 tonnes de certains produits de vrac solide prend aujourd’hui environ 48 heures, comparativement à 4 ou 5 jours il y a de cela quelques années.
L’équipement ultramoderne et de haute technologie dont s’est doté le Port de Québec, en collaboration avec ses partenaires et opérateurs de terminaux, permet de maximiser l’efficacité des opérations. Le transbordement de 125 000 tonnes de certains produits de vrac solide prend aujourd’hui environ 48 heures, comparativement à 4 ou 5 jours il y a de cela quelques années.

Le secteur portuaire de l’anse au Foulon subira des transformations dans un avenir rapproché afin d’optimiser ses installations et favoriser son intégration dans le paysage verdoyant du boulevard Champlain.
Le secteur portuaire de l’anse au Foulon subira des transformations dans un avenir rapproché afin d’optimiser ses installations et favoriser son intégration dans le paysage verdoyant du boulevard Champlain.

Le Plan Nord


Mario Girard est rentré impressionné de la récente mission dans le Nord à laquelle il a pris part avec le premier ministre Jean Charest et le maire Régis Labeaume. Selon lui, le Port de Québec jouit d’un positionnement stratégique pour profiter des retombées qui découleront indéniablement de ce vaste projet. « Le Plan Nord représente un potentiel énorme, non seulement pour Québec, mais aussi pour la majorité des ports du Saint-Laurent. L’ère du chacun-pour-soi n’est définitivement plus de mise dans notre secteur d’activité; je crois en une vision commune du développement portuaire. »


Le terminal de Bunge Canada, avec ses quelque 600 silos, manutentionne chaque année entre 3,5 et près de 4 millions de tonnes de grains et céréales.
Le terminal de Bunge Canada, avec ses quelque 600 silos, manutentionne chaque année entre 3,5 et près de 4 millions de tonnes de grains et céréales.

L’importance du développement durable


D’autres projets sont dans la mire du Port. « Nous réfléchissons notamment à la construction d’un duc-d’albe, soit un quai sur pieux similaire à celui d’Ultramar, permettant l’amarrage en eau profonde pour le transbordement du vrac liquide au secteur de Beauport, résume M. Girard. Le secteur de l’Anse-au-Foulon subira, quant à lui, des transformations dans un avenir rapproché. Et le projet d’agrandissement du secteur de Beauport devra être envisagé éventuellement. Je tiens ici à rassurer les gens qui croient que ce projet pourrait nuire à la baie de Beauport. Au contraire, ce quai protégerait ce site de l’érosion causée par les grands courants et marées, phénomène qui entraînerait sa disparition à moyen terme. De plus, le sable retiré lors de sa construction serait déplacé vers la plage afin d’en bonifier considérablement la superficie. Voilà un bel exemple de développement durable. D’ailleurs, pour l’ensemble des projets portuaires, nous nous appliquerons à respecter les principes du développement durable, principes auxquels j’adhère entièrement. »


En 2011, 21 navires appartenant à 16 lignes de croisière ont fait 75 escales au Port de Québec. L’industrie des croisières a permis à la Capitale-Nationale d’accueillir plus de 114 000 passagers et membres d’équipage. L’industrie des croisières représente annuellement des retombées économiques de l’ordre de près de 25 millions de dollars pour la région de Québec. Soulignons que le navire Massdam – sur cette photo –  propriété de la société Holland America Line, fait escale à Québec régulièrement depuis 1999.
En 2011, 21 navires appartenant à 16 lignes de croisière ont fait 75 escales au Port de Québec. L’industrie des croisières a permis à la Capitale-Nationale d’accueillir plus de 114 000 passagers et membres d’équipage. L’industrie des croisières représente annuellement des retombées économiques de l’ordre de près de 25 millions de dollars pour la région de Québec. Soulignons que le navire Massdam – sur cette photo – propriété de la société Holland America Line, fait escale à Québec régulièrement depuis 1999.

Mario Girard, président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec, remet au capitaine Sunil Kumar Vij, du navire Federal Rideau, la traditionnelle Canne à pommeau d’or soulignant l’arrivée au Port de Québec du premier navire océanique en en provenance d’un port étranger à venir charger ou décharger sa cargaison au Port de Québec en 2012.
Mario Girard, président-directeur général de l’Administration portuaire de Québec, remet au capitaine Sunil Kumar Vij, du navire Federal Rideau, la traditionnelle Canne à pommeau d’or soulignant l’arrivée au Port de Québec du premier navire océanique en en provenance d’un port étranger à venir charger ou décharger sa cargaison au Port de Québec en 2012.

Mythes et réalités


S’il faut en croire le patron du Port, 2011 aura permis, notamment lors de l’assemblée générale annuelle de juin, de faire la lumière sur plusieurs mythes fortement ancrés, non seulement dans la population, mais aussi chez les acteurs politiques et économiques. « Ce fut certes un tournant majeur pour notre organisation et pour la perception qu’en avait le milieu, se réjouit M. Girard. Premier mythe : le Port est riche, alors qu’il n’en est rien; notre capacité d’emprunt est relativement faible par rapport à nos immenses défis. La deuxième illusion veut que nous soyons une entité fédérale et que les contribuables paient les dépenses. En réalité, non seulement l’argent nécessaire à nos opérations ne provient pas du fédéral, mais nous lui versons des redevances, sans compter tous les sites – agora, bassin Brown, baie de Beauport et marina – que nous entretenons au bénéfice de la population. Troisième mythe : les croisières génèrent des profits pour le Port, alors que nos dépenses dépassent nos revenus pour cette activité. Je considère toutefois que les avantages qu’en retirent les hôteliers et commerçants, tant sur les plans économique que touristique, sont d’une importance capitale pour le développement de notre économie régionale. D’ailleurs, nous nous employons à attirer davantage ces géants des mers au cours de l’été, alors que les activités foisonnent plus que jamais. Les données que nous possédons actuellement pour 2012 nous permettent d’espérer un achalandage qui avoisinera celui de notre année record de 2010. Finalement, dernier mythe déboulonné : nos installations sont fermées l’hiver; évidemment, nous sommes actifs 12 mois par année. »


Selon une étude réalisée en 2007 par la firme Secor Conseil, les activités du Port de Québec génèrent près de 10 000 années-personnes de travail pour des retombées annuelles de 800 millions de dollars à l’échelle canadienne. Les liens commerciaux que l’APQ entretient avec 250 ports dans 60 pays en font donc un incontournable acteur économique. « Je suis fier de pouvoir affirmer que le Port de Québec continuera d’évoluer en parfaite intégration avec l’environnement urbain de Québec, conclut Mario Girard. Je suis persuadé que la région et le port doivent croître ensemble et unir leurs forces pour le bien de toute la collectivité. »


Information

  • Site Internet : www.portquebec.ca



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