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Québec à l’assaut du tourisme

7 avril 2011 | Johanne Martin

Québec à l’assaut du tourisme
Si l’on exclut le gouvernement du Québec, l’industrie touristique représente le premier employeur en importance dans la capitale. À l’heure où ce secteur d’activité doit faire face à des défis de taille en raison des nouvelles technologies et de la concurrence directe que se livrent entre elles les différentes destinations, Québec voit grand… mais peut sans contredit se permettre de rêver.


L’objectif est ambitieux. De 1,3 milliard de dollars en dépenses touristiques enregistrées cette année, on souhaite franchir la barre du 1,7 milliard d’ici 2016. Mission possible ? Tous les espoirs sont permis si l’on en juge par les efforts concertés de ceux qui travaillent à faire de Québec une destination encore plus prisée.



Depuis un bon moment déjà, il faut dire que la région fait belle figure dans les palmarès publiés par plusieurs magazines spécialisés réputés. En novembre dernier, par exemple, le Condé Nast Traveler plaçait Québec au 5e rang des 10 meilleures destinations des Amériques et au 10e rang sur 100, tous continents confondus.


« Les gens viennent chez nous pour les charmes de la ville et l’accueil exceptionnel qu’on y trouve », commente le président-directeur général du Centre des congrès de Québec, Pierre-Michel Bouchard. « Cet accueil est, en fait, aussi important sinon plus que la beauté des lieux. Notre défi maintenant – et de plus en plus – c’est de faire de Québec une expérience mémorable. »


Cette expérience passe notamment par la multiplication et une promotion encore mieux orchestrée des activités qu’offre la capitale. « Il faut que nous soyons innovateurs dans notre façon d’attirer des gens », complète Alain April, à la fois président du conseil d’administration du Centre des congrès et de l’Office du tourisme de Québec (OTQ). Ça prend de l’événementiel, une ville animée. »


À cet égard, la construction d’un nouvel amphithéâtre est perçue comme une condition essentielle au positionnement de la destination. « Présentement, nous perdons la présentation de certains spectacles au profit d’autres villes à cause de la désuétude du Colisée. Nous devons nous doter d’outils qui nous rendront plus compétitifs », tient de son côté à faire valoir le directeur de l’OTQ, Gabriel Savard.



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Plus de spectacles d’envergure nationale et internationale, mais également une ville dont on veut qu’elle devienne la capitale de l’hiver en Amérique du Nord. « Il s’agit de l’une de nos priorités en termes de stratégie de vente de l’expérience Québec à la clientèle touristique, poursuit le directeur de l’OTQ. Il existe ici des choses que peu de destinations offrent. Pensons simplement au Carnaval et à sa célèbre course en canot, à l’Hôtel de glace et au Red Bull Crashed Ice, un championnat reconnu à l’échelle mondiale. »


Et qui dit spectacles et activités en plus grand nombre et mieux vendus dit amélioration de l’accès à l’offre en hébergement. Récemment, parallèlement à la plateforme bien connue bonjourquebec.com, l’Association hôtelière de la région de Québec, en collaboration avec l’Office du tourisme, lançait une toute nouvelle centrale de réservations, le quebecregionreservation.com.


« Pour le moment, le système ne peut être utilisé que pour la réservation de chambres, mais plus tard, il pourra aussi l’être pour la réservation de billets dans des musées ou pour des tours de ville, par exemple. En fait, tout un calendrier d’activités va apparaître à l’écran, calendrier qui facilitera la planification du séjour de chaque visiteur chez nous », explique le directeur général de l’Association hôtelière, Brian Aubé.


Miser sur le tourisme d’affaires


Si les marchés canadien, américain et de l’Europe francophone sont les plus ciblés par Québec, la clientèle d’affaires est assurément celle que cherchent le plus à favoriser les différents intervenants en tourisme. « Dans la région de la Capitale-Nationale, le tourisme d’affaires est en progression et c’est celui qui génère le plus de revenus, confirme M. Aubé. Les statistiques démontrent, en effet, que les visiteurs qui appartiennent à cette catégorie de voyageurs restent généralement plus longtemps que les touristes d’agrément et qu’ils dépensent plus d’argent. »


Pour illustrer cette tendance, le Centre des congrès de Québec rapporte qu’en six mois seulement, le cahier de réservation du complexe hôtelier s’est enrichi de 17 nouveaux congrès internationaux, alors qu’on considère qu’un bilan de 3 ou 4 en un an est plus que satisfaisant. « En mai 2012, nous recevrons le congrès Sports Accord, une activité majeure qui rassemblera une centaine de fédérations sportives, cite en exemple M. Bouchard. Nous misons, bien entendu, beaucoup sur l’effet multiplicateur que pourrait engendrer ce congrès. »


Bien que le succès soit déjà au rendez-vous, l’OTQ, le Centre des congrès, l’Association hôtelière et ExpoCité ont tout de même convenu de maximiser leur force de frappe auprès de la clientèle d’affaires et, pour ce faire, ils ont entrepris de raffermir les liens qui les unissent, de mieux se structurer et de joindre leurs efforts dans la réalisation de certains projets.


À court et à moyen terme, l’organisation d’un service de taxi sous forme de navettes entre l’aéroport et le centre-ville fait partie des initiatives que les partenaires comptent mettre en place. « Nous espérons également, avec le concours des autorités de l’aéroport international Jean-Lesage, pouvoir développer des lignes aériennes plus directes dans le but de rendre la destination plus attrayante », annonce le directeur général de l’Association hôtelière, qui indique au passage que de 1,5 million de voyageurs à l’aéroport annuellement, on veut dépasser les 2 millions d’ici 2015.


Nouveau virage pour l’OTQ


Tout cela au moment où l’Office du tourisme s’apprête à amorcer un virage stratégique et technologique majeur. « Actuellement, nous complétons un exercice de planification dans lequel nous positionnons notre rôle vis-à-vis le développement du produit touristique et sa mise en marché. Tout a été entièrement révisé pour les cinq prochaines années », atteste M. Savard, qui appuie entre autres sa démarche sur le fait que le comportement du consommateur a beaucoup évolué depuis trois ans.


Des changements importants des points de vue de la technique et du leadership, de même qu’au chapitre du soutien financier au produit, sont donc à prévoir. C’est en présence du conférencier Eddie Friel, une sommité dans le domaine du tourisme en Europe, que le lancement du nouveau plan d’action de l’OTQ aura lieu en grande pompe le 9 juin prochain. Un dossier à suivre…




Quelques chiffres :



  • 4,3 millions de touristes annuellement dans la capitale

  • 30 000 emplois réguliers, à temps plein, associés à l’activité touristique

  • 550 établissements hôteliers pour une capacité d’hébergement de près de 17 250 chambres



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