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Mode d’instruction pour voler de vos propres ailes

29 août 2012 | Frédéric Masse

Mode d’instruction pour voler de vos propres ailes

Après les autos, les motos et les voiliers, je vous propose ici une incursion dans l’univers de l’aviation. Il s’agit d’ailleurs d’une activité de plus en plus populaire, que plusieurs pratiquent par affaires et d’autres, par pur plaisir. Si vous êtes de ces personnes qui souhaitent un jour voler de leurs propres ailes, j’ai questionné pour vous trois experts dans le domaine, qui vous permettront de faire le point… avant de vous « envoyer en l’air ».



Étape par étape Avant de courir vous acheter un avion neuf d’une valeur approximative de… 400 000 $, il convient de vous poser quelques questions. Pierre Harvey, éditeur du magazine Aviation Québec et revendeur de la marque Cessna au Québec, m’a expliqué quelles sont les étapes à franchir entre le moment où vous prenez la décision de vouloir voler et celui où vous le faites, seul aux commandes de votre oiseau de fer.



Étape 1 : Trouver la meilleure école et choisir son instructeur



Pour trouver une bonne école d’aviation et, surtout, choisir l’instructeur qui vous convient le mieux, l’idéal est de magasiner. Un habitacle d’avion étant petit et le niveau de stress en début d’apprentissage étant élevé, il est important d’être en bonne relation et en totale confiance avec son instructeur et pédagogue. C’est même primordial.



Une licence de pilote de loisir (privée) coûte entre 6000 $ et 10 000 $, coût de départ auquel on peut ajouter des qualifications supplémentaires, telles que le vol multimoteurs ou le vol aux instruments, ceci afin de parfaire la formation et maximiser l’utilisation de l’appareil.



Dans la région de Québec, Orizon Aviation, le Centre de formation aéronautique de Québec (CFAQ), Visionair et Grondair sont des écoles de pilotage reconnues.



 



Voici un Cessna Skyhawk à la fine pointe. Les cadrans ronds sont d'ailleurs choses du passé; nous sommes maintenant à l'ère des écrans multifonctions, qui fournissent une foule d'informations au pilote.



Voici un Cessna Skyhawk à la fine pointe. Les cadrans ronds sont d’ailleurs choses du passé; nous sommes maintenant à l’ère des écrans multifonctions, qui fournissent une foule d’informations au pilote.





Étape 2 : Consacrer du temps à son cours de pilotage



Un apprentissage normal prend, en général, entre quatre et six mois. D’abord, vous devrez assimiler les aspects théoriques. Par la suite seulement, vous pourrez passer à la pratique. On parle ici d’environ 60 heures de vol afin d’obtenir une licence privée, et ces heures devraient préférablement être effectuées dans un délai de trois à six mois. « Il importe d’en être conscient avant de s’engager dans un tel cours, explique Pierre Harvey. Le problème majeur de la majorité des gens d’affaires, c’est le manque de temps. »



Étape 3 : Louer ou acheter ?



Une fois votre licence en main, vous comptez acheter votre propre appareil ? Sachez que ce n’est pas aussi simple. Il vous faudra d’abord cumuler un minimum de 50 heures de vol au cours d’une même année afin de pouvoir considérer cette option. En deçà de ce chiffre, vous devrez louer votre avion. À titre d’exemple, un Cessna 172 (4 places) se loue entre 140 $ et 150 $ par heure. Toutefois, à ce prix, on ne vous confiera pas un avion neuf.



Si vous atteignez le chiffre magique de 50 heures de vol annuel et que vous voulez toujours vous porter acquéreur d’un avion à la fine pointe, M. Harvey recommande l’achat d’un appareil neuf ou presque neuf. Pour avoir un ordre de prix, un Cessna 172 neuf coûte environ 300 000 $.



Étape 4 : Quoi acheter ?



Pour Jean-François Rochette, pilote pour Air Canada, un Cessna 172 est un excellent choix, parce que cet appareil est fiable, qu’il possède une bonne valeur de revente, qu’il permet de transporter jusqu’à quatre personnes et qu’on trouve facilement des pièces de rechange. Pour un bon avion usagé, prévoyez débourser environ 75 000 $.



Pour Dany Gagnon, animateur matinal à NRJ 98,9 et copropriétaire de Chrono Aviation, une entreprise de nolisement et de gestion d’aéronefs basée à Québec, il convient surtout de considérer au départ ce que l’on veut faire avec notre appareil, peu importe la marque : Cessna, Piper ou Diamond, pour ne nommer que celles-là. Qui ou quoi veut-on transporter ? Quelle somme veut-on investir ? Il rappelle judicieusement que plus l’appareil est imposant, plus les coûts le sont aussi…



Enfin, côté assurances, peu importe votre âge ou vos moyens, il peut s’avérer difficile, mais pas impossible, d’obtenir une police d’assurance pour un avion de plus de quatre places, en particulier si vous venez tout juste d’obtenir votre licence de pilote. Et si votre avion est neuf, les coûts en assurance pourront atteindre jusqu’à 10 000 $ par année.



Étape 5 : Connaître ses limites



Chaque appareil a ses limites. Mais lors d’accidents aériens, très souvent, la mécanique n’est pas en cause. De là l’importance d’apprendre à connaître ses propres limites en tant que pilote et de les respecter. Décoller par mauvais temps, pour se rendre à un rendez-vous d’affaires pressant, ou voler plus loin qu’on le devrait sont des comportements potentiellement dangereux.



 



 



 



Quatre erreurs à éviter, selon Jean-François Rochette, pilote pour Air Canada



 



1. Faire voler un avion coûte extrêmement cher. Un vieil adage dit d’ailleurs que pour être millionnaire dans le domaine de l’aviation, il faut d’abord être milliardaire. Autrement dit, si vous n’êtes pas un passionné de l’aviation ou si vous ne voulez pas en tirer des revenus, vaut mieux renoncer à acheter votre propre appareil.



2. Il n’est pas aussi facile qu’on le croit de retourner sur les bancs d’école. Si vous n’êtes pas prêt à étudier et à consacrer beaucoup de temps à la pratique, renoncez à l’aviation.



3. Les coûts reliés à l’essence, à l’entretien et aux assurances sont importants dans le domaine de l’aviation. Ne commettez pas l’erreur de les négliger.



4. Enfin, acheter un avion sans vérifier sa fiabilité, la qualité du service après-vente ou encore, l’accès à des pièces de rechange pourrait éventuellement vous coûter très cher. Renseignez-vous sur ces aspects.



 



 



 



Voler vers d’autres possibilités…



 



Copropriétaire de Chrono Aviation, Dany Gagnon vient tout juste de se porter acquéreur d’un Pilatus PC-12 45/47, un appareil qui peut voler à une altitude de 30 000 pieds, atteindre une vitesse de croisière de 270 nœuds (500 km/h) et transporter jusqu’à neuf passagers. Son but en achetant ce beau spécimen ? Offrir un service d’aviation privé sur mesure, rapide et efficace. « Vous n’avez qu’à appeler deux heures à l’avance et le tour est joué. Le pilote et son avion vous attendent », explique ce grand passionné d’aviation, également animateur radio vedette à Québec. Il ne vous reste qu’à choisir votre destination, par exemple : la Floride pour les vacances ou le Grand Nord pour les affaires !



 



En plus d'être un animateur radio vedette à Québec, Dany Gagnon est aussi un grand passionné d'aviation qui possède sa propre compagnie.



En plus d’être un animateur radio vedette à Québec, Dany Gagnon est aussi un grand passionné d’aviation qui possède sa propre compagnie.





Consciente que les coûts reliés à l’utilisation et à l’entretien d’un appareil sont souvent exorbitants, sans parler de la paperasse qui en découle, l’entreprise propose également aux propriétaires d’avion de gérer leur appareil pour eux. « On s'occupe de tout : de l’entretien, du hangar, de l’équipage, de la formation, de la préparation des vols, des lunchs..., explique M. Gagnon. Quand le client souhaite décoller, il nous appelle. Tout ce qu’il lui reste à faire, c’est relaxer en profitant de son investissement. » Plus cher, ce service ? « Pas du tout. En fait, je dirais même beaucoup moins parce qu’en plus d'assurer tous les services, nous nous chargeons aussi de rentabiliser l'avion. Au lieu de laisser l’appareil dormir dans un hangar, le propriétaire peut le louer à des clients. Donc, en ajoutant des heures de vol annuelles à l’appareil, nous réduisons les coûts fixes par heure, car, dans l’aviation, tout se calcule en dollars par heure de vol. Selon cette logique, plus l’avion vole, plus il devient rentable. »



 



Pilatus PC-12 45/47



Pilatus PC-12 45/47





 



 



Centre de formation aéronautique de Québec (CFAQ)



 



 



Pilote d’un jour… ou pour toujours



 



Vous rêvez de piloter un avion ? Bonne nouvelle : ce rêve est tout à fait à votre portée, grâce au Centre de formation aéronautique de Québec (CFAQ) qui offre tous les types de formations en pilotage, que ce soit pour l’obtention d’une licence de pilote privé ou professionnel. Basée à l’Aéroport international Jean-Lesage de Québec depuis 2005, l’école est d’ailleurs réputée pour la qualité de sa formation. Si vous souhaitez faire carrière dans l’aviation, ou même devenir instructeur, toutes les possibilités s’ouvrent à vous au CFAQ.



 



Boeing Stearman 1944



Boeing Stearman 1944



Cessna 152



Cessna 152



Néanmoins, avant de vous inscrire à un cours de pilotage, qui exige temps et argent, pourquoi ne pas d’abord aller vérifier l’étendue de votre passion ? C’est aussi la possibilité inespérée que vous offre le CFAQ qui, grâce au forfait Pilote d’un jour, vous permet de vivre une expérience unique. Après une formation théorique au sol d’une demi-heure, vous grimpez à bord d’un Cessna (2 ou 4 places) et, en compagnie d’un instructeur chevronné, vous pilotez vous-même l’appareil durant une heure. « Si vous avez la piqûre, vous pourrez alors entreprendre la formation de piloté privé », recommande Yves Labbé, président du CFAQ.



Enfin, si le rôle de passager vous sied davantage, il reste toujours le tour de ville à bord d’un appareil Cessna 172. Découvrir Québec du haut des airs est une expérience unique que vous n’êtes pas prêt d’oublier non plus…



 



 



Saviez-vous que…



 



Pour devenir pilote de ligne, il faut d’abord être titulaire d'une licence de pilote privé ? Il s’agit d’un préalable obligatoire afin de s'inscrire à une formation de pilote professionnel.



Pour les passionnés d’aviation, rendez-vous sur www.aviationquebec.ca. Vous pouvez également contacter Pierre Harvey afin de trouver un avion usagé de toutes marques : [email protected].



 


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