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Médecins et patients sur une même ligne de départ

1 septembre 2016 | Hélène Pelletier

Médecins et patients sur une même ligne de départ

Leur engagement va bien au-delà de leur salle d’opération. Le 21 août dernier, les Drs Antoine Delage, Frédéric-Simon Hould, François Maltais, Simon Martel et Pierre Voisine ont accepté d’additionner les kilomètres au compteur de leur vélo en relevant le 7e Cyclo-Défi de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval (IUCPQ-UL). Mais ils ne l’ont pas fait seuls. Pour l’occasion, ils ont tous accompagné l’un de leurs patients. Une première !



De l’importance de bouger



Le Dr Frédéric-Simon Hould est chirurgien bariatrique à l’IUCPQ-UL et membre du comité d’éthique de la recherche. Sans ambages, il affirme que le Cyclo-Défi fut une belle occasion pour lui de témoigner sa fierté d’avoir accompli ce qu’il a fait, si bien qu’il souhaite maintenant en faire plus. Grâce à son engagement, il veut convaincre de l’importance de bouger en faisant lui-même la démonstration que le sport est un moyen incontournable d’améliorer et de conserver sa santé, auquel s’ajoute un effet secondaire bénéfique : celui de la camaraderie. C’est ainsi que le 21 août dernier, en compagnie de sa patiente, Marie-Michèle Faucher, il a pédalé 100 km à une vitesse moyenne de 25 km/heure. En 2015, il avait également participé à une expérience d’alpinisme et gravi un sommet de 6 000 mètres en Bolivie.





Le Dr Frédéric-Simon Hould, chirurgien bariatrique, en compagnie de sa patiente, Marie-Michèle Faucher (à droite) et de la kinésiologue Audrey Auclair (à gauche). Mme Faucher a subi une chirurgie bariatrique en 2015, en plus de faire partie d’un projet de recherche qui visait à mesurer l’impact de l’entraînement physique sur la masse musculaire et sur le gras. Tous les trois ont pédalé ensemble 100 km lors du Cyclo-Défi.





Le Dr Hould observe à quel point l’obésité fait des ravages et fait souffrir les articulations, notamment celles des hanches et des genoux. Comble de malheur, ces douleurs ne font que provoquer une sédentarité forcée, « ce qui empire la situation », précise-t-il. Sans compter le regard de désapprobation sociale posé sur ceux et celles qui souffrent d’obésité morbide. À cet égard, il blâme le système d’éducation, qui devrait jouer un rôle dans le domaine de l’alimentation, et ce, dès l’école primaire. Enseigner les bons choix alimentaires, ne pas être dupe des pièges que tend l’industrie alimentaire, et surtout placer, à l’horaire plus d’activités physiques pour faire bouger les jeunes : voilà sa prescription afin que les Canadiens dont l’indice de masse corporelle (IMC) est trop élevé retrouvent un indice acceptable.



Vivre, c’est bouger. Bouger, c’est vivre.



Le Dr Simon Martel est pneumologue à l’IUCPQ-UL, surspécialisé en transplantation pulmonaire et en bronchoscopie d’intervention. Aucun doute, il est un fervent sportif. En plus de pratiquer le jogging et le ski de fond sur une base régulière, il aime bien relever des défis. C’est ainsi que durant quatre années d’affilée, il a participé au Grand défi Pierre Lavoie. Dans le cas du Cyclo-Défi, sa participation avait surtout comme objectif de motiver les gens à se mettre en mouvement malgré des conditions de santé altérées. Pour ce faire, il a accompagné son patient, René Munger, souffrant d’emphysème et traité à l’aide implants pulmonaires, et a pédalé en sa compagnie sur une distance de 100 km à une vitesse moyenne de 25 km/heure. L’an dernier, la vitesse de son patient était de 22 km/heure. Une nette amélioration ! « Quelle fierté pour le patient et pour moi !, affirme le Dr Martel. Une preuve de plus qu’il faut être actif au quotidien et que, même malade, il faut continuer de bouger. »



Le Cyclo-Défi 2016 a permis à la Fondation de IUCPQ-UL d’amasser la somme de 90 000 $. Mais au-delà de l’argent recueilli, qui servira à améliorer les soins de santé des personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, respiratoires et de celles reliées à l'obésité, cette épreuve d’endurance et de persévérance aura surtout servi à enseigner l’importance de prendre soin de sa santé en restant en mouvement, en continuant de bouger malgré la maladie. À cet égard, tous les participants du Cyclo-Défi, médecins autant que patients, ont atteint leur objectif avec brio !





Le Dr Pierre Voisine, chirurgien cardiaque, en compagnie de son patient, Alexandre Tremblay, un double greffé cardiaque à l’IUCPQ-UL. Tous deux ont pédalé ensemble 50 km lors du Cyclo-Défi.





 





 





 



 


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