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[DIASPORA] Madonna : la reine de la pop descend d’Abraham Martin

8 septembre 2015 | Jacques Noël

[DIASPORA] Madonna : la reine de la pop descend d’Abraham Martin

Le 1er septembre 2012, lorsque Madonna est montée sur la scène mythique des Plaines, elle ignorait sans doute qu’elle chantait sur la terre de son ancêtre, Abraham Martin, de qui elle descend directement.



Les origines québécoises de la reine de la pop sont assez connues. Sa mère, Madonna Fortin (1933-1963), est née à Bay City, au Michigan, tout comme son grand-père, Willard Fortin (1903-1959). Sa grand-mère, Elsie (Élise) Fortin, venait de Standish, le comté voisin.







Une photo d'Elsie Fortin, la grand-mère de Madonna, ainsi que de sa maison à Bay City. - Source : Andrew Dodson | Booth Mid-Michigan





Faute d'avoir bien connu sa mère (elle avait 5 ans à sa mort), Louise Ciccone était très près de sa grand-mère, morte en 2011, à l’âge de 99 ans. Elsie, comme toute la famille Fortin, parlait français à la maison; son père, Henri (1867-1920), venait de Sherbrooke, sa mère, Marie-Louise Demers (1875-1929), était Franco-Ontarienne.



Madonna est bien consciente de ses origines québécoises. Elle l’a déjà confessé, de façon fort émouvante, lors d'un spectacle au Forum. « You know, I am French Canadian too ». Un « too » inclusif ! Le cri de l’enfant de la diaspora qui venait demander son rapatriement dans la famille.



Alors que Céline Dion envoie son René-Charles (RC ou arsi) à l'école américaine – et qu’Eddy et Nelson risquent de suivre le même chemin en Floride –, Madonna envoie ses enfants américains au lycée français. Elle suit même des cours de français pour pouvoir comprendre ses enfants lorsqu’ils parlent entre eux. « Mon français n'est pas très bon, mais suffisamment bon, a-t-elle confié au Sun de Londres. Tout le monde chez moi parle parfaitement français, sauf moi. Je comprends de mieux en mieux lorsqu'ils ne parlent pas de leurs devoirs. Maintenant, j'arrive à comprendre certaines petites choses et je leur demande “Qu'as-tu dit ?” Je connais les gros mots nécessaires; donc, ils n'ont qu'à bien se tenir ! »





Registre du mariage de François Fortin et Victoire Blier à l'église Saint-Roch de Québec. 





Du Perche au Michigan



Julien Fortin dit Bellefontaine (1621-1690 ?) arrive à Québec en 1650 après une traversée éprouvante de trois longs mois. Il a été recruté dans son Perche natal par Robert Giffard, qui a besoin de bras pour développer sa seigneurie de Beauport. La fontaine d'eau, c'est la plomberie, l'aqueduc du 17e siècle. C'est ce qui nous vient en tête en premier en pensant à Bellefontaine. Or, il semble que le surnom référerait plutôt à l'argent que Fortin avait de « collé » et qu'il pouvait sortir comme une fontaine d'eau qui coule sans fin. Nos ancêtres ne manquaient pas de poésie…



À l’automne 1652, Julien épouse Geneviève Gamache dit Lamarre, une Beauceronne (française) de 17 ans, qui lui donnera 12 enfants. Charles Fortin (1656-1735), le fils aîné, prendra Xaintes Cloutier comme épouse, fille de Marie Martin et petite-fille d’Abraham Martin. Ce mariage, célébré en 1681, fait de Madonna la descendante directe du premier proprio des Plaines du maire Labeaume. Louis, le fils de Charles, traverse le fleuve et va s’établir à Cap-Saint-Ignace. Les générations suivantes de Fortin descendent le fleuve : L’Islet, Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Simon.



À la fin du 19e, Narcisse (1860-1903), arrière-arrière-petit-fils de Louis, part de Saint-Simon pour les États-Unis. Il ne va pas en Nouvelle-Angleterre, comme tant de Québécois à l’époque, mais dans la baie de Saginaw, au Michigan, où les Québécois sont aussi fort nombreux. Le journaliste Télesphore Saint-Pierre (1869-1912), passionné de la cause franco-américaine, évalue à 140 000 la population canadienne-française ou d’origine canadienne-française dans le Michigan, en 1890. C’est presque le triple de la population de la ville de Québec. Dès 1835, soit 200 ans avant que le Michigan ne devienne un État américain, Joseph et Mader Trombley, coureurs des bois, s’étaient établis à Lower Saginaw, au sud du lac Huron. Ils avaient acquis plus de 400 acres de terre, rendant possible l’installation des premiers colons canadiens-français. Saginaw était un centre majeur de coupe de bois; les Québécois y travaillaient dans les chantiers en hiver et dans les scieries en été. C’est comme ça que Narcisse a commencé sa carrière américaine.



En 1891, il épouse Rose Lajoie (1869-1921), une Franco-Américaine née à Bay City (son père, Charles Lajoie, venait de Maskinongé), une petite ville du Michigan – qui compte aujourd'hui 36 000 habitants –  située sur la baie de Saginaw, à 200 kilomètres au nord de Detroit. En 1929, leur fils, Willard Fortin (1904-1959), épouse Elsie Fortin, fille d’Henri de Sherbrooke qui descendait, lui aussi, de Charles Fortin et de Xaintes Cloutier. Donc, d’Abraham Martin.



Les deux arrière-grands-pères Fortin de la reine de la pop étaient bel et bien québécois de naissance. Et descendaient directement du premier proprio des Plaines.



 



La fille de Saint-Roch



Lorsque Madonna montera sur la scène du nouveau Centre Vidéotron, elle chantera à moins d'un mille de l'église où ses arrière-arrière-arrière-grands-parents se sont mariés en 1840. Elsie Fortin, fille d’Henri, était la petite-fille de Nazaire « Henry » Fortin (1843-1900) et d'Émilie Daniel (1845-1906). Le couple, qui s'était marié à Sherbrooke en 1865, est mort au Michigan.





Lorsque Madonna montera sur la scène du nouveau Centre Vidéotron, elle chantera à moins d'un mille de l'église Saint-Roch, où ses arrière-arrière-arrière-grands-parents se sont mariés en 1840.- Source : histoireurbaine.wordpress.com – Photo prise vers 1925, Fonds L’Action catholique, P428,S3,SS1,D14,P10-9, BAnQ.





Nazaire était le fils de François (1810-1852), le petit-fils de Joseph Fortin et de Geneviève Fortin de Cap-Saint-Ignace. Fortin avec Fortin, la fortitude, dit Madonna. Le couple s'est établi à l’Île-aux-Grues. Le 27 octobre 1840, François Fortin a épousé Victoire Blier (1814-1865) à l'église Saint-Roch de Québec. Le registre de la paroisse nous apprend que les deux tourtereaux ne peuvent signer leur nom. François était menuisier, « scieur de long » à sa mort, en 1852. À l'époque, on fabriquait, le long de la rivière Saint-Charles, les plus gros voiliers du monde. Une douzaine de chantiers s'étalaient du carré Parent au pont de Stadacona, appelé aussi le pont Bickell. Les ouvriers habitaient la paroisse Saint-Roch, largement francophone, qui couvrait toute la basse-ville, pendant que les Anglos et les bourgeois régnaient majoritairement sur la haute-ville.



Non seulement la Madone de Bay City descend du plus célèbre propriétaire terrien de la haute-ville, mais elle descend aussi d'une honnête famille de travailleurs de la basse-ville. Une fille de Saint-Roch, en somme, qui sera bien chez elle dans le nouveau temple limoulois, le 21 septembre prochain.







Rendez-vous sur youtube.com pour visionner une vidéo très touchante, où Madonna se recueille sur la tombe de sa mère, Madonna Fortin Ciccone (1933-1963). 



Madonna – Promise to Try (Video)





LIGNÉE PATERNELLE DE MADONNA FORTIN



CICCONE, Sylvio-Anthony


FORTIN, Madonna (1933-1963)


m. 2 juillet 1955, Bay City, Michigan


FORTIN, Willard-William (1904-1959)


FORTIN, Elise-Elsie (1911-2011)


m. 23 novembre 1929, Bay City, Michigan


FORTIN, Narcisse-Nelson (1860-1903)


LAJOIE, Rose (1869-1921)


m. 7 janvier 1891, Bay City, Michigan


FORTIN, Augustin (1825-1896)


RIOUX, Félicité (1819-1874)


m. 9 février 1847, Saint-Simon, Rimouski


FORTIN, Augustin


GAUDREAU, Marie-Euprosine


m. 29 juillet 1806, Saint-Jean-Port-Joli


FORTIN, Auguste-Magloire (1739-1800)


THIBAULT, Judith (1755-1810)


m. 17 novembre 1783, L’Islet


FORTIN, Louis (1690-1749)


LANGELIER, Madeleine (1707-1774)


m. 21 novembre 1735, Cap-Saint-Ignace


FORTIN, Charles (1656-1735)


CLOUTIER, Xaintes (1661-1725)


m. 11 novembre 1681, Château-Richer


CLOUTIER, Jean (1620-1690)


MARTIN, Marie (1635-1699)


m. 21 janvier 1648, Québec


MARTIN, Abraham (1589-1664)


LANGLOIS, Marguerite (1592-1665)


 



LIGNÉE PATERNELLE D'ELSIE FORTIN



FORTIN, Willard-William (1904-1959)


FORTIN, Elsie (1911-2011)


m. 23 novembre 1929, Bay City, Michigan


FORTIN, Henri (1867-1920)


DEMERS, Marie-Louise (1875-1929)


m. 4 mars 1895, Au Gres, Arenac County, Michigan


FORTIN, Nazaire (1843-1900)


DANIEL, Émilie (1845-1906)


m. 7 janvier 1865, Sherbrooke


FORTIN, François (1810-1852)


BLIER, Victoire (1814-1865)


m. 27 octobre 1840, Saint-Roch, Québec


FORTIN, Joseph (1774-1824)


FORTIN, Geneviève (1775-1821)


m. 6 octobre 1794, Cap-Saint-Ignace


FORTIN, Joseph-Romain (1746- ?)


DELISLE, Marie-Louise (1754- ?)


m. 19 novembre 1771, Cap-Saint-Ignace


FORTIN, Claude (1717-1799)


MÉTHOT, Marie-Jeanne (1724-1789)


m. 1744, Lieu indéterminé


FORTIN, Louis (1690-1749)


BOSSE, Anne (1693-1734)


m. 5 novembre 1714, Cap-Saint-Ignace


FORTIN, Charles (1656-1735)


CLOUTIER, Xaintes (1661-1725)


m. 11 novembre 1681, Château-Richer


CLOUTIER, Jean (1620-1690)


MARTIN, Marie (1635-1699)


m. 21 janvier 1648, Québec


MARTIN, Abraham (1589-1664)


LANGLOIS, Marguerite (1592-1665)


m. avant 1621, France


 


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