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Le luxe n’est pas toujours ce que l’on croit

1 mars 2018 | Marie-Josée Turcotte, éditrice

Le luxe n’est pas toujours ce que l’on croit
© David Cannon

Malheureusement pour la pauvre habitante d’un pays nordique que je suis, je n’aime pas trop l’hiver. Je trouve cette saison inutilement longue, pour ne pas dire interminable, et je qualifierais son climat, selon les jours, de passablement agréable à franchement hostile sur mon d’échelle d’appréciation.

Je sais, je sais… il faut faire avec, apprendre à l’apprivoiser en s’habillant chaudement et, dans le meilleur des cas, en pratiquant un sport hivernal que l’on aime. Je fais beaucoup d’efforts, je vous le jure, pour lui trouver des points positifs, mais ceux-ci ne viennent ni spontanément ni naturellement. J’en ai toutefois trouvé un dernièrement…

Au début du mois de janvier dernier, je me suis rendue en Asie, plus précisément à Taïwan et à Hong Kong. Il s’agissait de mon premier voyage sur l’autre versant du globe : 15 heures de vol d’avion à partir de Toronto, 13 heures de décalage horaire. Mais le périple en a valu la peine, ne serait-ce que pour me faire prendre conscience de quelque chose de très important.

Je n’aime pas l’hiver, soit ! Mais vivre dans un pays nordique comme le Canada a tout de même ses avantages.

Là-bas, comme dans la plupart des pays asiatiques, le climat est clément, mais l’espace vital est restreint pour chaque habitant. Bien peu de gens peuvent s’offrir un appartement de dimension acceptable, du moins selon nos critères nord-américains. À Hong Kong, ces espaces, aussi exigus que des boîtes à chaussures, sont par ailleurs inabordables. Alors, oubliez la maison unifamiliale avec terrain extérieur et piscine creusée : elle est tout bonnement impossible ! Normal quand des millions d'individus doivent s'entasser sur quelques kilomètres carrés. C’est une question logique de calcul de densité.

Je n’aime pas l’hiver, soit ! Mais vivre dans un pays nordique comme le Canada a tout de même ses avantages. Parmi ceux-ci, l’accès à plus d’espace de vie, donc à plus de confort et, en définitive, à plus de qualité de vie. Ce luxe est loin d’être donné à tous et des milliards d’individus sur cette planète n’y auront jamais accès.

Alors, quand les vents glaciaux du nord balaient la ville et que la tempête fait rage, je prends une grande bouffée d’air et je me rappelle qu’à l’autre bout du monde, les gens vivent cordés les uns sur les autres, dans un environnement souvent pollué et suffocant… et je me sens tout à coup très privilégiée.

Bonne fin de saison hivernale !



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