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La culture du risque

2 juin 2011 | Pierre Paul-Hus

La culture du risque
Comme plusieurs d’entre vous sans doute, j’ai pris connaissance, avec une certaine déception, des résultats du récent sondage effectué par la Fondation de l’entrepreneurship, où il est question du déficit, non pas financier, mais de la culture entrepreneuriale au Québec. En résumé, on y apprend que notre belle province compte 2,2 fois plus d’entrepreneurs anglophones que francophones, mais que la langue maternelle, en l’occurrence le français, n’a rien à voir avec ce déficit. Pour preuve, il y a environ deux fois plus d’entrepreneurs francophones dans le reste du Canada qu’au Québec. Plus inquiétant encore, ce sondage met en évidence l’exode de la relève. En effet, parmi les 35 ans et plus d’origine québécoise (peu importe leur langue), 10 % des résidents du Québec sont devenus entrepreneurs, contre 21,6 % de ceux s’étant établis ailleurs au Canada.


Parmi les raisons invoquées pour expliquer ce phénomène, on mentionne le manque d’argent, le manque de temps, ainsi que la complexité administrative, légale et fiscale. Mais ce n’est pas ce qui m’a le plus déçu. Au Québec, il semble que nous manifestions peu de reconnaissance envers les gens ambitieux. Pire encore : le succès financier est perçu négativement. Enfin, les Québécois auraient une aversion au risque. Ouf…


Voilà qui rend doublement méritants ceux et celles qui, malgré le terreau dans lequel ils sont actuellement enracinés, décident de foncer et de prendre le risque de se lancer dans les affaires au Québec. C’est d’ailleurs aussi la conclusion d’Alain Aubut, P.D.G. de la Fondation de l’entrepreneurship, qui spécifie ne pas avoir voulu dénigrer ou décourager nos entrepreneurs d’ici en publiant ces résultats quelque peu défaitistes. Mais avouons qu’il y a encore beaucoup à faire pour changer les mentalités !


La bonne nouvelle, néanmoins, c’est que le secteur de Lévis semble échapper à cette vague. La culture entrepreneuriale y serait beaucoup plus ancrée et, fait drôlement rassurant, les gens seraient prêts à prendre des risques et à commettre des erreurs, malgré le spectre de l’échec qui, lui, est perçu comme un apprentissage. Cela m’a rappelé une citation de l’écrivain français, Philippe Besson, qui disait : « Aimer, ce n’est pas gagner à tous les coups. C’est prendre des risques, faire des paris incertains, connaître la frayeur de perdre sa mise pour mieux savourer le frisson de la doubler. » Je ne peux qu’être d’accord avec lui. Et cela me rend d’autant plus fier que le magazine PRESTIGE ait choisi comme mission de mettre en valeur ces gens qui osent risquer, parfois le tout pour le tout. Leur réussite est la nôtre. J’espère qu’elle sera aussi celle de toute notre nation très bientôt…

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