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FEMMES D’AUDACE – Annie Talbot ou la philanthropie culturelle, vecteur de bonheur

1 juin 2018 | Gilles Levasseur

FEMMES D’AUDACE – Annie Talbot ou la philanthropie culturelle, vecteur de bonheur
© Marjorie Roy, Optique Photo

« J’ai cette profonde conviction que l’art sous toutes ses formes change la vie des individus. Par bonheur, mon travail est de faire en sorte que la communauté bénéficie de la contribution de gens qui choisissent de partager généreusement ce qu’ils ont, ce qu’ils savent et qui ils sont. Voilà ce qu’est la philanthropie. »



Le quotidien de la philanthropie, Annie Talbot, présidente-directrice générale de la Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec, sait de quoi il en retourne après que son équipe eut relevé, sous sa gouverne, le défi sans précédent du pavillon Pierre Lassonde. Le plus important projet de mécénat culturel de la ville de Québec a contribué à recueillir, depuis 2010, des dons totalisant près de 33 millions de dollars.

« Aujourd’hui, je constate avec fierté que non seulement ce mouvement philanthropique a beaucoup apporté au Musée, mais que nos résultats ont eu un effet d’entraînement au sein d’autres organisations. Il faut du leadership, certes, beaucoup de conviction et de l’audace, mais aussi de la sensibilité et du respect envers les personnes engagées dans la création et la réalisation d’un tel projet, particulièrement les donateurs. Cela requiert également une communication authentique parce que les dons sont de véritables gestes de confiance posés par le public et, pour susciter ces dons, l’organisation doit en être digne par son intégrité. »

« Il faut du leadership, certes, beaucoup de conviction et de l’audace, mais aussi de la sensibilité et du respect envers les personnes engagées dans la création et la réalisation d’un tel projet, particulièrement les donateurs. »

Annie Talbot cumule près de 30 ans d’expérience en financement, communication, marketing et organisation d’événements majeurs, dont la majorité dans des postes de direction et de gestion d’organismes sans but lucratif. Avant de se joindre à la Fondation en 2010, elle a notamment travaillé au Carnaval de Québec, au Musée de la civilisation, au Festival d’été de Québec, à l’Orchestre symphonique de Québec et à la Société du Palais Montcalm. À l’OSQ en 2008, elle a contribué au grand succès de la Symphonie des Mille de Gustav Mahler, qui a réuni mille artistes dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire de Québec. Avant cette prestation, cette œuvre grandiose n’avait été présentée qu’à deux reprises dans le monde dans sa version complète et sa dernière représentation datait du début du 20e siècle.

« Rendre les gens heureux, les transporter grâce à une œuvre ou une exposition, voilà à quoi sert le financement culturel. Mon leitmotiv, c’est de faire une différence pour des organisations culturelles qui, à leur tour, font de même dans leur communauté. Je ne me destinais pas à être une spécialiste dans ce domaine, mais c’est ce qui a jailli au fil des projets qui s’offraient à moi. Aujourd’hui, je navigue dans ce milieu à un niveau que je n’aurais pas cru possible il y a 20 ans, et ça demeure pour moi extrêmement motivant. »

Dans le même ordre d’idées visant à relever sans cesse le niveau, le 5 mai 2018, la Fondation du Musée a tenu, dans le cadre de la première nord-américaine de l’exposition Alberto Giacometti, son tout premier GALA MNBAQ. L’événement, qui a marié l’art, l’architecture et la philanthropie, a plongé les quelque 450 participants de partout au Québec dans l’ambiance des soirées philanthropiques des plus grandes destinations culturelles. « Les revenus de cette soirée serviront à soutenir l’action de notre musée à long terme. N’oublions pas que la philanthropie culturelle ne représente que 5 % des intentions de dons. Je rêve que dans 10 ou 15 ans, ce chiffre soit beaucoup plus élevé. Mais ce qui me donne le goût de continuer et me nourrit, conclut-elle, c’est de savoir que la philanthropie rend tout le monde heureux : le public, les artistes et les mécènes. »


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