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Essai routier de la Porsche Panamera Turbo S

30 mai 2013 | Frédéric Masse

Essai routier de la Porsche Panamera Turbo S


Une Porsche, c’est une Porsche !



Je suis assis derrière le volant, et la route devant moi est parfaitement sur l’accélérate ur, j’ai l’impression de conduire un train tellement cette voiture me semble lourde et plantée dans le sol. Puis je passe à l’action. C’est instantané . Cloué à mon siège, je passe de 0 à 100 km/h en 3,8 secondes. J’ai maintenant l’impression de conduire à tombeau ouvert. Je suis au volant d’une Porsche Panamera Turbo S.



LA PUISSANCE AU CARRÉ


Je n’ai pas tort de sentir que cette
voiture est lourde. Elle pèse tout
près de 2 000 kilos, soit deux
tonnes de muscles munies d’un
gros V8 biturbo de 4,8 litres. Au
volant, la direction est légèrement
déconnectée. Normal, je suis en
mode Normal (il en existe trois).
La voiture se veut extrêmement
rapide, certes, mais elle est loin de
posséder l’agilité d’une BMW M5,
un exemple dans le genre.


Néanmoins, je connais bien la marque
Porsche et celle-ci ne m’a jamais laissé
tomber. Enfin, presque jamais… Il m’est
arrivé quelquefois d’être déçu au premier
contact de l’une de ces allemandes. La
Porsche Cayenne Turbo, par exemple,
m’avait laissé un goût amer en bouche
aux premiers tours de roues. Mais une
heure plus tard, sur le Barber Motorsports
Park, je filais à plus de 250 km/h et
avalais les tours de piste, le sourire aux
lèvres. Cette fois, la piste est bien loin…
mais pas le mode Sport Plus qui, à lui
seul, fait grimper le couple à 590 livrespieds
pendant 10 secondes. Là, c’est une
autre histoire ! Relativement passive, la
Panamera se transforme alors en TGV et
se montre plus agile (mais encore lourde,
ne vous trompez pas), plus agressive,
mais surtout, plus réactive. Je dirais même
incisive. Un feu d’artifice éclate entre mon
pied droit et la pédale. Les 550 chevaux et
les 553 livres-pieds de couple du moteur
sont en alerte, la transmission PDK à
sept rapports les fait bondir un à un.
Le punch des turbos, la perfection de la
transmission, la puissance des chevaux, la
justesse de la suspension pneumatique…
Je suis en extase.


Puis arrive le premier vrai tournant, car
je comprends rapidement que les routes
secondaires seront plus agréables. Ouf !
Que c’est pesant ! Oui, la Panamera Turbo S
colle à la route comme un enfant à son
suçon, mais ça manque de naturel. Tous
les principes physiques sont faussés par
sa traction intégrale d’une efficacité
infernale, sa suspension bionique et ses
immenses gommes de 20 pouces, mais, on
le sait, tôt ou tard, on atteint ses limites.
Et entre vous et moi, je n’aimerais pas être
la personne qui tentera de les dépasser
D’abord, parce qu’il faut être idiot
pour se rendre jusque-là. Deuxio, parce
que ma voiture d’essai vaut plus de
200 000 dollars. Mais surtout, parce
qu’à la vitesse que cela prend pour faire
décoller cette voiture, on risque soi-même
de décoller très – mais vraiment très ! –
haut dans le ciel après une sortie de
route, et ce, malgré tous les supports à
la sécurité. J’ai donc choisi de tester les
freins de base, pour me rendre compte
que la Panamera s’arrête pratiquement
aussi rapidement qu’elle décolle. Aucun
plongeon. C’est carrément cinglé pour une
voiture déplaçant tant de poids.



OUI, MAIS…


Bien que ce soit une Porsche et malgré
tous ses artifices ajoutés, je dois avouer
que la Panamera ne passe pas le test des
critères esthétiques que je recherche dans
une voiture de ce calibre. Dommage que je
la trouve si peu jolie…



Dans l’habitacle (puisqu’il faut en parler),
c’est cependant digne d’une Porsche. Beau,
bien fini, mais pas parfait (on ne veut
tout de même pas une Lexus !). J’entends
des petits craquements ça et là. Pour une
voiture de plus de 200 000 dollars,
ce dernier point est agaçant. Mais avec
une telle rigidité de châssis et autant
d’éléments de finition, c’est difficile
à éviter. La rançon de la gloire, diront
certains. Comme ces bruits m’irritent,
j’allume le système audio Burmester
optionnel. Je suis sidéré : il performe
autant que la voiture. De quoi provoquer
de l’acouphène pour le reste de ma vie.


Côté confort, c’est remarquable, que
l’on soit assis derrière le volant, sur le
siège du passager ou à l’arrière. On ne
manque pas de place (bien qu’il n’y en
ait que deux à l’arrière) et les sièges sont
un exemple d’efficacité. Idem pour la
taille du coffre, bien que sa hauteur soit
un peu handicapée par le hayon. Ça me
fait d’ailleurs tout drôle qu’une voiture
Porsche soit si pratique.


En conclusion, si vous recherchez une
voiture plus exclusive, je vous conseille
de regarder du côté d’Aston Martin et
de sa Rapide. Si vous recherchez plus de
puissance, d’aristocratie et de confort,
mais que l’agilité est moins importante
à vos yeux, lorgnez du côté de Bentley
et de sa Flying Spur. Si vous recherchez
une voiture dans la même catégorie,
mais dont le coût d’achat est moindre,
la BMW M5 ou la Audi S8 feront l’affaire.
Mais pour une expérience vraiment
particulière, qui combine le confort et
la performance dans un seul et même
ensemble, vous ne trouverez aucune
voiture comme la Panamera Turbo S.
Impossible. Elle est unique, ultraperformante
et très singulière. En fait,
ça me rappelle encore une fois qu’une
Porsche, c’est une Porsche !



FICHE TECHNIQUE




Prix de base : 198 100 $


Prix du véhicule d’essai : 208 125 $


Moteur : V8 de 4,8 litres biturbo de
550 chevaux à 6 000 tr/min et 553 lb-pi
2 250 – 4 500 tr/min


Transmission : PDK 7 rapports


Consommation annoncée : 14,1 l/100 km
(ville) 8,6 l/100 km (route)

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