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[ESSAI ROUTIER] BMW 750i Xdrive : sur le podium

3 octobre 2016 | Frédéric Masse

[ESSAI ROUTIER] BMW 750i Xdrive : sur le podium

Sur le podium



« Chauffeur, qu’on prépare ma voiture ! » C’est l’une des premières choses à laquelle j’ai pensé lorsque j’ai pris place dans la nouvelle Série 7. À l’image des grandes anglaises comme Bentley ou Rolls-Royce (dont BMW est propriétaire, soit dit en passant), la BMW 750i Xdrive appelle à la démesure, au confort extrême et au grand luxe.



Le diable est dans les détails



Le diable est dans les détails, dit le vieil adage. C’est encore plus vrai dans le cas de BMW. L’expérience débute avec la clé optionnelle, gigantesque, qui ne laisse aucun doute sur la valeur de la voiture qui se trouve à l’autre bout du signal. Dotée d’un petit écran, elle permet de s’assurer que les portières sont bien verrouillées, que les vitres sont bien fermées. Elle sert aussi à régler la climatisation à distance. Le soir venu, le bouton de déverrouillage s’accompagne d’une projection de lumière au sol (light carpet). C’est magnifique ! Pour l’effet, je donne 10 sur 10.



Une fois à bord, j’ai été aspiré (et le mot est bien choisi) par le confort des sièges, qui sont ventilés, chauffants et parés des plus beaux cuirs. La vérité, c’est que j’achèterais cette voiture en partie pour ses appuis-tête. Seul hic : ils sont si confortables qu’ils donnent le goût de s’assoupir. Mais amenez-en, des trajets Québec-Montréal, Montréal-Toronto !



Il faut savoir que presque tout est ajustable dans cette voiture. C’est d’ailleurs grâce au système de contrôle des interactions iDrive qu’on gère la plupart des fonctions; celui-ci est le plus abouti de tous les systèmes que j’ai essayés. Il vous faudra certes un peu de temps pour vous accoutumer aux nombreux réglages, mais ceux-ci sont très bien pensés. Par exemple, des sous-menus apparents en transparence facilitent l’exploration : simple et pratique. Vous pourrez contrôler la majeure partie des fonctions, soit par commande vocale (à l’image de Siri sur Apple), soit en utilisant l’écran tactile (que vous pouvez également obtenir en option à l’arrière), soit avec la manette centrale ou, comble du chic, à l’aide d’un simple mouvement de votre main. Par exemple, il suffit de faire rouler votre index pour accepter ou refuser un appel, ou encore, pour augmenter ou diminuer l’intensité du son. Parlant de sonorité : la 7 est équipée d’un système audio à 16 haut-parleurs Bowers & Wilkins qui pousse 1 400 watts d’une clarté absolue.





Cure minceur



La construction de la 7 est hallucinante. C’est d’ailleurs la première voiture à proposer une structure utilisant le carbone dans une voiture de « grande production », ce qui contribue à réduire son poids de 88 livres comparativement à l’ancienne génération. Malgré cette cure minceur, elle pèse toujours 4 800 livres. Au volant, un tel poids se ressent, comme c’est le cas avec toutes les grandes berlines. Mais étonnamment, cela n’a pas fait en sorte de me déconnecter de la route lors des premiers tours de roue. Grâce à sa suspension hautement ajustable, la 7 donne l’impression de flotter sur un nuage ou de tanguer sur un bateau. Vous pourrez certes choisir les réglages sport afin de « corriger » cette sensation, mais à quoi bon ? BMW semble avoir enfin compris qu’on n’achète pas une 7 pour qu’elle se comporte comme une M3. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles la 7 n’a jamais réussi à se rapprocher des ventes de la Mercedes Classe S. Cet état de fait devrait changer.  



Sous le capot, un divin moteur V8 de 4,4 litres biturbo de 445 chevaux et 480 livres-pieds de couple vous attend dans la version courte 750 (un six cylindres est également offert dans la version allongée). Que dire, sinon que cette mécanique est simplement envoûtante : du son de son échappement, juste assez tamisé pour pénétrer l’habitacle sans jamais déranger, à la puissance des accélérations, qui vous feront franchir le 0-100 km en approximativement 4,6 secondes. C’est d’ailleurs toujours impressionnant de sentir une telle masse se mouvoir si rapidement. La traction intégrale, qui empêche toute forme de perte de traction, renforce encore plus cette sensation. Quant à la consommation d’essence, elle est en moyenne de 11 litres aux 100 km.





Un point irritant



Ce qui m’a le plus agacé à propos de la 7, c’est le côté ennuyeux de sa direction, au point où j’ai fini par désactiver tous les systèmes d’aide à la conduite, notamment celui qui assure de demeurer constamment entre deux lignes sur la route. Mais, comme dans toute chose, on finit par s’y habituer et on en vient à apprécier ces « chiens de garde » (je m’assagis, je l’avoue). Après tout, la cible à abattre demeure la Classe S, laquelle propose une direction du même type.



En conclusion



Est-ce que la Série 7 devance les deux ténors de la catégorie, soit la Mercedes Classe S, la plus aboutie de toutes, et la Audi A8, plus ferme et plus sportive ? La question se pose. Ma réponse ? La BMW 750i Xdrive arrive à égalité avec la A8, mais elle ne surpasse pas la S… à moins que votre objectif premier soit d’obtenir une berline hyper-modulable, capable de prouesses sur route une fois le modèle sport enclenché. Toutefois, ne vous méprenez pas : la 7 est toute une bagnole ! C’est un peu comme si on vous donnait le choix entre le caviar, le foie gras ou encore… les truffes. Ça devient une affaire de goût personnel. Une chose est certaine : la 7 s’est rapprochée de la Classe S et lui souffle dans le cou. Hyper-luxueuse, dotée d’autant de technologies qu’un projet de la NASA et hautement confortable et ajustable, elle offre tout ce qu’on peut demander d’un vaisseau amiral. En plus, sérieusement, depuis sa refonte, je la trouve magnifique.





BMW 750i Xdrive




  • Prix de base : 113 900 $

  • Prix avec les options : 132 600 $

  • Concurrentes : Audi A8, Cadillac CT6, Jaguar XJ, Lexus LS, Maserati Quattroporte, Mercedes Classe S, Tesla S





 


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