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En tourisme comme en amour…

2 mai 2013 | Denys Paul-Hus

En tourisme comme en amour…
Le tourisme à Québec est en chute libre : le saviez-vous ? Sinon, vous l’apprendrez ce
mois-ci, en lisant notre reportage signé par le journaliste Donald Charette. L’année 2008,
qui fut exceptionnelle à tous points de vue, se trouve bien loin derrière nous, et les
nouveaux défis à relever afin d’attirer les touristes étrangers sont, pour leur part, plus
nombreux que jamais.


Constat majeur : notre ville a beau être d’une beauté sans équivoque et posséder un
cachet unique en Amérique du Nord, nous sommes désormais en compétition féroce
avec le monde entier. Alors que tout (ou presque) se magasine maintenant sur Internet,
y compris notre prochain voyage, qu’est-ce qui pourrait bien convaincre un Européen, un
Asiatique, un Australien, un Africain ou, plus près de nous, un Américain, de nous choisir
comme destination vacances ? Si j’étais un intervenant dans le domaine touristique,
j’avoue que je serais bien embêté, pour ne pas dire hanté, par cette question.


Parfois, dans des moments d’égarement, je me surprends même à me demander quelles
auraient été les conclusions du controversé expert en marketing, Clotaire Rapaille, si
nous lui avions permis d’aller jusqu’au bout de sa démarche farfelue visant à sonder
les profondeurs de notre âme, pour ainsi découvrir ce fameux « code culturel » qui est
le nôtre, gens de Québec. Ces données nous auraient-elles permis de découvrir ce qui
nous rend irrésistibles ou exotiques aux yeux d’un touriste étranger ? Aurions-nous revu
toutes nos stratégies de marketing en matière de tourisme international à la lumière de
ces résultats ? Serions-nous aujourd’hui la destination préférée de plusieurs millions de
voyageurs ? Nous ne le saurons jamais, et l’énigme demeure entière…


Ce que je sais, en revanche, c’est que jamais nous n’attirerons davantage de touristes
sans y investir de l’argent, car ce que le reportage nous apprend également, c’est que le
Canada a diminué de moitié sa subvention à la Commission canadienne du tourisme.
Autrement dit, faute de budget, nous avons réduit nos campagnes de séduction à
l’étranger. Ne nous surprenons pas, alors, que les touristes nous aient tourné le dos
au profit d’autres destinations qui ont su se mettre en valeur. En tourisme comme en
amour, il ne faut jamais prendre l’autre pour acquis. La séduction est un sport exigeant,
qui requiert beaucoup d’énergie et de constance, d’autant plus que l’objet de notre
séduction… c’est maintenant la planète !

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