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ÉDITION SPÉCIALE LÉVIS -Justin Morneau, l’athlète canadien le mieux payé

23 juin 2015 | Jacques Noël

ÉDITION SPÉCIALE LÉVIS -Justin Morneau, l’athlète canadien le mieux payé

Justin Morneau est le meilleur joueur de baseball canadien et l’un des meilleurs au monde.



Sélectionné à quatre reprises au sein de la formation de rêve, il a aidé les Twins du Minnesota à accumuler les championnats de division et à devenir l’une des grandes équipes des majeures. En 2006, il a obtenu le MVP, le titre du meilleur joueur de la Ligue américaine. Après 10 saisons au Minnesota, Morney a été échangé aux Pirates de Pittsburgh en 2013, puis il a signé l'an dernier comme agent libre avec les Rockies du Colorado, où il a remporté le championnat des frappeurs de la Nationale, conservant une moyenne de 319 au bâton.



Avec un salaire de 14 millions de dollars américains en 2012, Justin Morneau a été l'athlète canadien le mieux payé de l'histoire, loin devant les 8,7 petits millions consentis à Sidney Crosby (Joey Votto, d'Etobicoke, va le dépasser en 2016 avec un futur T4 de 20 millions de « tomates »). Il a représenté le Canada aux Séries mondiales de 2006, 2009 et 2013. Les vraies, s’entend ! Pas celles du journal World, d’où vient la mauvaise traduction québécoise de « World Series », mais celles opposant les meilleurs pays du monde, le Mundial du baseball. Les Japonais ont gagné les deux premières éditions, les Dominicains la troisième. Les Américains n’ont jamais réussi à faire une seule finale ! « Déclin de l’empire américain », diraient nos gérants d’estrade du lac Memphrémagog, entre une tranche de coulibiac et deux gorgées d’une pilsner.



Même s’il excelle au passe-temps favori des Américains, ses racines canadiennes sont profondes. Premier but des Rockies, il porte le numéro 33, à l’instar de son idole… Patrick Roy (lors de son passage à Pittsburgh, il a porté le numéro 66 en l'honneur de Mario Lemieux). Le gars a beau jouer avec une balle, il est né avec des patins dans les pieds (il était gardien de but au hockey), là-bas sur les rives du Fraser, en plein pays « canuck ». Et comme notre « Casseau » de Denver, le Justin est superstitieux. Incroyablement superstitieux. Avant chaque match, au Minnesota, c’était la même routine. Il s’arrêtait dans le même resto de Saint-Paul (une autre ville fondée par la diaspora), commandait le même sandwich à la dinde et buvait la même eau gazeuse, moitié rouge, moitié orange. Quatre-vingt-un matchs à la maison à manger le même turkey sandwich avec le même Kool-Aid ! Quatorze millions de tomates par année…



De la Vendée à Vancouver, en passant par Saint-David



Justin Ernest George Morneau est né le 15 mai 1981 à New Westminster, une banlieue de Vancouver. Celle-ci est accotée à Maillardville, un îlot francophone fondé en 1909 par le père Maillard, originaire de France.





La famille Morneau est déménagée de Saint-Jean-Chrysostome à Morinville (une petite communauté francophone), en Alberta, au début du 20e siècle. - Hôtel Alberta construit en 1903 – Source : museemorinvillemuseum.com





La Fraser River Lumber Company avait besoin de main-d’œuvre pour remplacer les travailleurs d’origine japonaise et chinoise qui n’avaient plus la cote. Comme les Québécois avaient une excellente réputation (et la peau blanche…), on a déroulé le tapis rouge pour les faire venir : érection d’une église et d’une école, bois « gratos » pour se construire une maison et le billet de train pour traverser le dominion de Laurier. Un premier contingent de 110 ouvriers arrivent en 1909 avec leur famille.



En 1913, le bled compte 500 habitants et s’appelle Maillardville. Dans les années 1930 et 1940, d’autres francophones, de l’Ouest surtout, viennent grossir la communauté. C’est à cette période que les Morneau débarquent en Colombie-Britannique. On sait peu de choses de l’ancêtre François Morneau. Originaire de la Vendée, arquebusier à son arrivée en Nouvelle-France vers 1670, il est mort à Batiscan en 1688.





Îlot francophone fondé en 1909, la ville de Maillardville est intimement liée au développement de l’industrie forestière. Le père de Justin, George Morneau, a d’ailleurs travaillé pour la Fraser River Lumber Company jusqu'à sa mort. - Source : ameriquefrancaise.org





Jean (1644-1693), son seul fils, épouse Geneviève Trut, à Sillery en 1675. Toute la lignée des Morneau repose sur ce couple. Le couple a cinq enfants, dont François, qui s’établit à Cap-Saint-Ignace et qui en aura 10. Ses descendants descendent le fleuve : Saint-Roch-des-Aulnaies et La Pocatière, puis, au début du 19e siècle, ils remontent et se fixent sur la rive sud de Québec.



Au recensement de 1901, Pierre Morneau (76 ans, né à Saint-Joseph-de-la-Pointe-Lévy) et Caroline Gagné (69 ans) vivent sur la terre à Saint-Jean-Chrysostome, avec leur fils Edmond (1874-1952), sa femme Rosalie et leurs trois premiers enfants (ils en auront 17 !). Les Morneau sont toujours là au recensement de 1911. Edmond et Rosalie s'étaient mariés à l'église de Saint-David-de-l’Auberivière en 1897.



Une génération plus tard, la famille se retrouve en Alberta, à Morinville, une autre petite communauté francophone fondée par le père Morin à la fin du 19e siècle. Faisant partie aujourd'hui de la grande banlieue nord d’Edmonton, Morinville compte toujours des Houle et des Maisonneuve, des Labonté et des Riopel; des enfants de la diaspora. Les Morneau y restent quelques décennies puis déménagent à Maillardville.





L'église Saint-David-de-l’Auberivière où se sont mariés, en 1897, Edmond Morneau et Rosalie Cantin, les arrière-grands-parents de Justin Morneau. - Source : wikimedia.org





C’est là que naît George, le père de Justin, le dernier des 11 enfants d'Alice Bélanger et d'Edmond-Joseph Morneau (1903-1963), qui travailla à la Fraser River jusqu'à sa mort.



Maillardville compte aujourd’hui 2 000 francophones. Justin Morneau a fait l’immersion française à l’école élémentaire, où sa mère, Audra Sinclair, enseignait. Un Justin anglophone, une maman Sinclair à Vancouver et un nom bien français qui finit en « eau ».





LIGNÉE PATERNELLE DE JUSTIN MORNEAU



MORNEAU, George (1948-)


SINCLAIR, Audra (1953-)


m. 1976, New Westminster, C.-B.


 



MORNEAU, Edmond-Joseph (1903-1963) 


BÉLANGER, Alice


m. 1935, Morinville, Alberta


 



MORNEAU, Edmond (1874-1952)


CANTIN, Rosalie (1874-1937)


m. 9 novembre 1897, Saint-David


 



MORNEAU, Pierre (1824-1908)


GAGNÉ, Caroline (1831-)


m. 9 avril 1869, Saint-Jean-Chrysostome


 



MORNEAU, Pierre-Basile (1792-1876)


ROBERGE, Louise (1810-1854)


m. 1er mars 1824, Lauzon


 



MORNEAU, Jean-Charles (1754-1812)


GUY, Marie-Charlotte (1762-)


m. 6 novembre 1780, La Pocatière


 



MORNEAU, Jean (1716-1799)


PELLETIER, Marie-Reine (1726-1814)


m. 16 novembre 1745, Saint-Roch-des-Aulnaies


 



MORNEAU, François (1682-)


BERNIER, Angélique (1695-)


m. 24 novembre 1713, Cap-Saint-Ignace


 



MORNEAU, Jean (1644-1693)


TRUD, Geneviève (1660-1703)


m. 28 février 1675, Sillery


 



MORNEAU, François (1618-1688)


MORNET, Marie


m. 11 février 1643, Les Sables-d’Olonne (Vendée)   


 



 



 



 



 


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