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Cinéma : américain ou français ?

7 septembre 2013 | Jean Chouzenoux, correspondant européen

Cinéma : américain ou français ?
Le cinéma américain écrase la concurrence de manière indécente, et ce, quasiment partout sur la planète.


La recette est facile : les Bons contre les Méchants (quand ce n’est pas UN Rambo qui anéantit à lui seul une armée de Méchants), des effets spéciaux grandiloquents, des explosions percutantes, des cascades à l’emporte-pièce, une sono assourdissante, des beautés plastiques, le tout nappé d’une grosse couche de patriotisme.


Bon, je caricature un brin… Outre les films commerciaux, Hollywood peut aussi nous captiver avec des films d’auteur, nous instruire avec des fresques historiques, nous émouvoir avec des drames passionnels et nous étonner grâce à la touche poétique d’un Woody Allen. Mais ce qui cartonne et fait rentrer les ciné-dollars, ce sont ces superproductions précédées de campagnes marketing gigantesques et… en cette matière, comme dirait un certain Elvis québécois, « Think Big sti » ! Et quand le filon est bon, on nous bassine avec : La Trilogie, L’Épilogue, La Renaissance, Le Commencement, Le Pourquoi du Comment, etc. !


En revanche, le cinéma québécois, souvent axé sur nos mœurs et notre histoire, s’internationalise de plus en plus avec des films comme Incendies, Le Café de Flore ou M. Lazhar. Et que dire de Xavier Dolan, jeune, talentueux, deux fois primé à Cannes ? Il a le don de puiser dans les entrailles de ses actrices en leur donnant à débiter des tirades hors normes. Je pense aux scènes d’anthologie jouées par Anne Dorval et Suzanne Clément dans ses deux premiers opus.


De son côté, le cinéma français continue de tourner des comédies avec la recette éculée du binôme de protagonistes que tout oppose (avez-vous vu Intouchables ?) ou des histoires de mœurs aux dialogues débridés et à l’humour grinçant. Oui, oui… là aussi, j’exagère ! Comme on dit en France : « On se la pète moins » que les Américains, c’est moins aguichant, moins racoleur, d’une simplicité parfois désarmante, mais rarement sans intérêt. Moi, j’aime ! Et je préfère les paysages bucoliques de la vieille France aux trucages montés à l’ordinateur. « Bon, y charrie encore !!! » Le cinéma est né en France avec les frères Lumière et, depuis, une pléthore de réalisateurs a pris le relais pour constituer une riche filmographie française. Dommage qu’à l’ombre du géant américain, rares soient les films européens à être diffusés sur les écrans du Québec et que même les films québécois aient de plus en plus de mal à trouver leur niche.


Voilà pour le côté éditorial, passons au volet idolâtrie ! Je l’avoue, je suis en pâmoison devant Sophie Marceau… même si c’est sur un panneau publicitaire (pas de rires dans la salle, svp !). Louez-vous : Un bonheur n’arrive jamais seul, où elle partage l’affiche avec Gad Elmaleh et tâchez de rester insensible devant tant de beauté sublimée !


J’ai aussi un faible pour l’actrice française Michèle Laroque. J’aime la fraîcheur qu’elle dégage, son rire contagieux et son air espiègle. L’occasion d’évaluer tout cela d’un peu plus près me fut récemment donnée, lors d’un entretien presque privé avec la comédienne; nous étions neuf. (Qui vit à proximité de Cannes court davantage la chance de croiser Brad Pitt que Carey Price.) Certes, il peut être hasardeux de se prêter à un tel exercice… la crainte d’être déçu de l’image idéalisée que l’on s’est forgée ! Ici, nulle déception; au contraire, tout se confirme. Je décrète même que Michèle Laroque n’a pas de talent… outre celui de mémoriser ses textes ! Pour le reste, elle joue au naturel et les réalisateurs savent exploiter son charme et sa grâce. Elle m’est apparue (le mot n’est pas trop fort !) pétillante, vive, allumée, généreuse d’explications, drôle, ricaneuse, d’une gestuelle abondante et d’une attendrissante spontanéité. Donc, pour elle, pas de rôle de composition. Sa plus récente aventure : un film qu’elle veut réaliser en coproduction avec ses admirateurs (ses fans, comme disent les Français), par l’entremise d’une collecte de fonds qu’elle a effectuée sur les réseaux sociaux. Objectif atteint et les nombreux souscripteurs verront bientôt leur nom défiler au générique, certains seront invités aux diverses cérémonies de lancement et, comme elle l’a promis, d’autres recevront leur bristol pour la montée des marches à Cannes… si le film est sélectionné. Belle façon de se rapprocher de son public !


L’actrice Michelle Laroque
L’actrice Michelle Laroque

Pour voir Michelle
Laroque à l’écran,
louez ou téléchargez
les films Comme t’y
es belle ou Le voisin
du dessus. Attention,
ce n’est pas dans
la même section
qu’Avatar, Batman ou
Superman version 17…


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