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Au pays de Mickey

6 novembre 2014 | Pierre Paul-Hus

Au pays de Mickey

J’ai parfois l’impression qu’au Québec,nous vivons dans un monde parallèle qui ressemble étrangement à celui créé par Walt Disney. Les derniers événements – les fusillades de militaires et l’attaque au parlement d’Ottawa – nous prouvent bien que ce monde artificiel se trouve à mille lieues de la réalité. Lorsque j’entends des gens me dire que nous, les Québécois, sommes des gens pacifistes et qu’il n’y a aucune chance que nous « tombions » en guerre demain matin, ici même, au Canada, afin de défendre nos droits et notre liberté, que ce n’est pas dans notre nature de prendre les armes, que nous sommes des gens « civilisés », je les trouve bien naïfs, pour ne pas dire insouciants.



Au moment de mettre sous presse, nous savions que les deux individus qui ont terrorisé la population sont justement des Canadiens, des Québécois de surcroît. Et aux dernières nouvelles, ils n’avaient aucune parenté avec Mickey Mouse !



Sans vouloir sombrer dans la paranoïa et créer un sentiment de panique au sein de la population, il nous faut apprendre à ouvrir bien grand les yeux et à regarder la réalité en face, froidement et crûment. L’insouciance dont nous faisons preuve à de multiples occasions est, à mes yeux, aussi dangereuse que la menace réelle d’une autre attaque sournoise.



Ayant évolué au sein de l’Armée canadienne pendant plus de 20 ans, je suis en mesure de comprendre à quel point les stratégies de guerre ont dû s’adapter à de nouvelles réalités, surtout depuis l’attentat du 11 septembre 2001. Il est maintenant question de « guerre asymétrique », où l’ennemi est invisible et se camoufle le plus souvent sous les traits d’un simple citoyen endoctriné, qui décide un jour de passer à l’acte, comme ce fut le cas dernièrement et comme c’est le cas régulièrement dans les pays du Moyen-Orient avec leurs attentats à la bombe.



Nous ne sommes pas l’abri de ce terrorisme pernicieux, loin de là ! Mais la grande question demeure entière : que pouvons-nous faire pour éviter que ces attentats se reproduisent ?



Selon moi, le premier pas consiste à permettre à notre ministère de la Sécurité publique de bien faire son travail, en acceptant collectivement d’ouvrir nos livres personnels. Laissons les professionnels fouiller dans notre vie privée. Si nous n’avons rien à cacher, nous n’avons rien à craindre. En revanche, tous ceux et celles qui préparent une attaque quelconque (car ils sont peut-être plus nombreux qu’on le croit) devront vivre sous l’oeil vigilant de nos instances.



J’en entends déjà certains grincer des dents et revendiquer leur droit à la protection des renseignements personnels. À ceux-là, j’ai envie de répondre qu’entre Big Brother et Mickey Mouse, je préfère encore le premier, car lui seul nous permettra d’embarquer dans les manèges

en toute sécurité.


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